Résumé
Comédie de science-fiction arboricole sans queue ni montre.
Surtout sans montre.
Quoique.
Trois hommes, Croupier, Paname et Mimosa observent un monde en mutation. Les théories sur le temps, les profondeurs du langage, le dérèglement de la nature, la perdition dans l’espace, la signification du pouvoir s’imposent à eux comme autant de questions et d’incompréhensions. Sous-tendus par un instinct de survie atavique, ils débattent sans filtre, crûment de cet univers dont tous les contours échappent à leur discernement. De doutes en questions, de réponses évasives en affirmations incertaines, une soif de destinée s’impose.
Dans cette abyssale perte de repères, leur chemin de rédemption les pousse à emprunter une voie inexplorée, celle du retour aux sources. Ils rejoignent la seule certitude qui les habite, celle d’appartenir à la terre nourricière.
Après une longue et épuisante traversée, ils s’enfoncent dans une clairière paisible et se transforment en arbre.
Note d’intention
Depuis le début de l’ère industrielle, la science, les arts, la communication ont évolué de façon vertigineuse. La théorie de la relativité, le cubisme, les transmissions par voie hertzienne puis numérique sont autant d’évolutions fulgurantes que nous devons admettre, accepter et digérer.
Le chiffre « 0 » inventé par les arabes a mis deux siècles avant de s’imposer comme une valeur de calcul à part entière en Europe. Il a fallu plusieurs siècles avant d’accepter les concepts démontrés par Galilée. Alors comment gérer ces millions d’informations déposées dans notre cerveau par couches successives, nous prenant de court à chaque instant ? Que dit cette quête effrénée de nos doutes, nos appétits, nos désirs ?
Quelle est notre place dans l’univers ?
Quelle est notre fonction ?
C’est ce tourment permanent qui m’a poussé à écrire « Racine de trois » comme une question fondamentale posée au degré suprême de l’existence. L’unique certitude qui nous tienne est d’appartenir tous à la terre. Cette planète qui nous abreuve de ses bienfaits, violente souvent, chatoyante parfois et qui, finalement nous fait disparaître. Pourquoi ? Pour aller où ?
Croupier, Paname et Mimosa sont trois êtres posés dans l’univers comme trois étrangers réunis par cette question. Ils interpellent l’absurde, interrogent l’inacceptable. Leur retour aux sources de la vie est peut-être l’esquisse d’un début de réponse. En faut-il vraiment une ? J’ai voulu me faire léger dans l’écriture malgré l’étendue du sujet. Le ton de la comédie s’impose comme une politesse faite aux acteurs et au public.
Pierre Margot
Auteur
Mise en scène
Au moment où je finissais d’achever ma trilogie keenienne, j’ai lu et découvert avec un immense plaisir et avec une grande jubilation la comédie de Pierre Margot, Racine de trois.
La langue de Pierre Margot me touche et m’inspire dans ce qu’elle a de poétique, de drôle et d’absurde. Dans Racine de trois, la poésie est immanente en ce sens qu’elle sourd en profondeur, la réflexion métaphysique est toujours en filigrane. La terre est notre mère à tous mais où allons-nous ? Pourquoi ? Faut-il se fondre dans le jeu du hasard et de la nécessité ? Faut-il lutter ou non contre la fatalité inhérente à notre condition humaine. « Tout ce qui existe dans l’univers est le fruit du hasard et de la nécessité » Démocrite
Avec leurs aspirations existentielles, leurs rêves mais aussi leurs doutes, leurs peurs et leurs angoisses, les personnages de Racine de trois s’interrogent, scrutent l’instant et se débattent hors du temps dans un environnement parfois impétueux. L’horloge n’a pas de chiffre et fonctionne à l’envers, Mimosa parle la langue des chats. Les repères changent, les sens se brouillent et les questions restent en suspens.
Les personnages de Croupier, Paname et Mimosa exigent une distribution originale faite de comédiens « poètes » qui jouent de leur singularité, de leur humanité. Henri Courseaux, Denis d’Arcangelo et Philippe Catoire sont de ceux-là. L’ardent panache de l’un, la candide tendresse du second, l’enfance bougonne du troisième répondent trait pour trait à l’écriture de Pierre Margot. Je confie la scénographie et la création des costumes à Garance Marneur, scénographe avec laquelle je travaille depuis plusieurs années. De Soulages à Jean Cocteau, ses pas guident les miens et inversement, notre réflexion avance. Pour la musique, la sensibilité et la fantaisie de Nathalie Miravette sont toujours à fleur de peau quand elle joue et quand elle compose. En la lui confiant, je cherche cette couleur si particulière qu’elle explore, notamment quand elle accompagnait Anne Sylvestre au piano.
Antoine Marneur
Mise en scène, scénographie et création costumes
Garance Marneur et Antoine Marneur
Assistant à la mise en scène
Francis Ressort
Comédiens
Henri Courseaux, Denis D’Arcangelo, Philippe Catoire
Création lumières
Laurent Beal
Musique originale, bande-son
Nathalie Miravette
Réalisation Costumes
Barbara Gassier
Régie vidéo, son et lumière
Ingrid Chevalier, Allan Hové
Crédits
Coproduction et accueil en résidence / Théâtre de Chartres-Scène conventionnée d’intêret national Art et Création.
Coproduction / Fédération d’associations de théâtre populaire (FATP). Aide à la création et à la composition musicale (Spedidam). Ce texte est lauréat de l’aide à la création de textes dramatiques (Artcena). La Cie Théâtre du Détour es conventionnée par la ville de Chartes, le Conseil Départemental d’Eure et Loir et bénéficie du soutien de la DRAC et de la Région Centre Val de Loire.
Crédits
Ils en parlent
Paname, Mimosa et Croupier sont devant un arbre. A moins qu’ils ne soient faces à eux-mêmes. Vous me direz, c’est pareil. Paname, Mimosa et Croupier parlent de tout et de rien. Surtout de rien, me direz-vous. Si vous voulez. Enfin, c’est l’homme moderne qui est chanté dans cette pièce. Ni plus, ni moins. Et n’allez pas me parler du théâtre de l’absurde. C’est du théâtre du réel. Du théâtre de la vérité, de la raison. Ça raconte la vie, tout simplement.
La vie va la vie s’en vient
Elle s’en vient la vie qui va
Advienne que voudra la vie
La vie va s’en vient la vie.
C’est du théâtre de la logique, je vous dis. Ce n’est quand même pas compliqué à comprendre. Si le chien est là et que la vieille n’est plus là, c’est que la vieille est morte. Pas compliqué à comprendre. Quoi la vieille, c’est un arbre ? Et alors ? Comme vous, comme moi. Comme Paname. Comme Croupier. Comme Mimosa. On est tous des déracinés.
Racine de trois est à mes yeux une bien belle réussite, une fable métaphysique profonde cachée sous la fantaisie, c’est d’une grande finesse, fort drôle et baignant dans un climat poétique qui n’est pas en toc, entre Dubillard et Tardieu avec une pointe de Beckett. L’écriture est épatante, d’une parfaite maitrise, alerte, incisive. L’art du dialogue théâtral est ici à son meilleur et doit d’évidence à l’expérience de comédien de Pierre Margot. Monté par Marneur, ce texte offrira, j’en suis convaincu, tous les ingrédients d’un bonheur de théâtre pour tous.
…Racine de Trois est une apocalypse ludique et poétique qui m’a fait penser à Beckett…
Nos autres créations
Contact
téléphone
Metteur en scène associé | Antoine Marneur : 06 16 09 71 15
Administration | Anne Arbouch : 06 63 45 89 19
La compagnie est conventionnée par la Ville de Chartres, le Conseil Général d’Eure-et-Loir
et bénéficie du soutien de la DRAC et de la Région Centre-Val-de-Loire.
Compagnie Théâtre du Détour 19 rue Parmentier 28000 Chartres
Licence d’entrepreneur de spectacle : 2-1065729